Éloge
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Voilà un peu ce qu’est « Portrait With Oranges » : un Luna Park bricolé, des montagnes russes en allumettes, un beau manège en chantier dans lequel on a plus de chance d’attraper le tétanos que le pompon.
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Ce qui distingue ces artistes, ce n’est pas tant qu’ils soient des oiseaux rares – nous le sommes potentiellement tous, individuellement. C’est qu’ils assument de l’être, sans même le clamer haut et fort, en tirer la matière d’un argument publicitaire, d’une doctrine, d’une profession de foi.
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La beauté tremblée d’un poète qui a remis son âme, ses paroles et ses gestes, tout son bagage de sensations et de pensées, entre les mains souveraines du temps.
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C’est comme si, sur le seuil de l’immense majorité de ses chansons, Vic Chesnutt nous disait : “Ok, cet endroit est sans doute le dernier où, en temps normal, vous auriez envie de faire halte pour la nuit. Mais voyez comme l’horizon s’obscurcit, sentez tout ce qui nous menace alentour, écoutez comme le ciel et…