Griffonneries
Apposition de caractères d’imprimerie plus ou moins bien trempés sur des supports de natures variées.
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Voilà un peu ce qu’est « Portrait With Oranges » : un Luna Park bricolé, des montagnes russes en allumettes, un beau manège en chantier dans lequel on a plus de chance d’attraper le tétanos que le pompon.
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Ce qui distingue ces artistes, ce n’est pas tant qu’ils soient des oiseaux rares – nous le sommes potentiellement tous, individuellement. C’est qu’ils assument de l’être, sans même le clamer haut et fort, en tirer la matière d’un argument publicitaire, d’une doctrine, d’une profession de foi.
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Là se tiennent les fissures.
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Il faudrait, sans pathos ni vibrato, sans solennité ni effets de manche, conter la grande histoire si discrète, si distanciée, des impassibles.
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La beauté tremblée d’un poète qui a remis son âme, ses paroles et ses gestes, tout son bagage de sensations et de pensées, entre les mains souveraines du temps.
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C’est comme si, sur le seuil de l’immense majorité de ses chansons, Vic Chesnutt nous disait : “Ok, cet endroit est sans doute le dernier où, en temps normal, vous auriez envie de faire halte pour la nuit. Mais voyez comme l’horizon s’obscurcit, sentez tout ce qui nous menace alentour, écoutez comme le ciel et…
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L’homme du dessous Je reviendrai à l’abandonJe reviendrai comme renoncéJe reviendrai, dépiauté de toutDésaffectéJe reviendrai, au temps des frichesEt des terrains vaguesDépeuplé de toutAvec ces herbes follesDont le désordre m’échappera toujoursEt dont je ne connaîtrai jamaisQue les immobiles et muettes racines Je leur laisserai prendre le dessusJe resterai l’homme du dessousSans autre galerie à épaterQue…